L'histoire de Michou

“C’est le patron du Liberty’s bar, Gaston Baheux que l’on surnommait Tonton, qui m’a donné l’idée et l’ambition de diriger un établissement de renom… ”.

Le Liberty’s était déjà un cabaret prisé par un premier cercle de personnalités telles que Joséphine Baker, Maurice Chevalier, Fréhel, Jean Cocteau, Jean Marais, Francis Carco…
Tonton avait confié à Fernand Sardou la création de saynètes où jouaient par exemple Jackie Rollin, Charpini et Brancato, mais aussi et surtout en fonction de leurs possibilités : cuisiniers, garçons et maîtres d’hôtels….

“C’est aussi l’année de ma rencontre avec Denise, tenancière d’un bar place des Abbesses. C’est ma mère spirituelle !”.

Chez Madame Untel deviendra Chez Michou un bar-restaurant, puis Michou achète un jukebox, les gens viennent y danser, le succès est tel que le sous-sol sera aménagé en discothèque !

Michou avec ses amis font des soirées entre eux où ils se travestissent. Il constate que le travestissement monte l’ambiance d’un cran…

À Las Vegas, Line Renaud fait découvrir à Michou “Les Bernards” (duo d’hommes travestis parodiant des stars)...
Il décide de monter une mini revue avec ses amis :
Lucien sera Phosphatine, Eugène, La grande Eugène et lui... Miss Glassex...

Edgar Schneider, journaliste venu au cabaret réalise un article dythirambique : “Quand Paris se travestit” : Le succès redouble !

Michou est à l’affiche du film “La Bonne Année” de Claude Lelouch, dans lequel il joue son propre rôle. Lelouch lui dira “Tu ne gagneras pas une thune avec ce film mais ça te fera de la publicité” et en effet le cabaret ne désemplit pas ! Michou enregistre par ailleurs un certain nombre de disques festifs...

Michou est fait chevalier de la Légion d’honneur par Jacques Chirac.
“C’est la seule petite tache de couleur que j’accepte sur mes vestes bleues”.
La même année, sort le film-documentaire de 52 minutes, « Michou, la vie en bleu », réalisé par Frédéric Lievain pour France 5. « J’en ai été très heureux ».

Résolument branché, Michou a droit à une page dans Charlie Hebdo.
“Je me suis effondré lors des attentats de novembre, mais au-delà, j’ai été ému d’être considéré comme un pilier de la tolérance”.

Sortie de son autobiographie, Michou, Prince bleu de Montmartre au Cherche-Midi, écrit en collaboration avec François Soustre et Sylvain Dufour. Les droits du livre iront à l’association des Petits poulbots de Montmartre.

“Il est important que je laisse une trace de mon fabuleux destin. Ce livre, je souhaite qu’il soit une ode à la vie, moi qui ai toujours cru en mes rêves. La vie est trop courte et il faut aller là où ça fait du bien”.
La même année il pose avec son équipe de transformistes pour Vogue et le photographe de mode Hedi Slimane.

Les obsèques de Michou sont célébrées en l’église Saint-Jean de Montmartre, six jours après avoir tiré sa révérence.
“Rappelez-vous ! Il m’arrivait de me rendre sur ma tombe avec quelques bons amis et une bonne bouteille de champagne. On va tous partir un jour alors, la mort, je préfère en rire”.

Réouverture du Cabaret, Catherine Jacquart, nièce de Michou continue l’œuvre de son oncle, et propose avec son directeur artistique Christian Cousseau, une Nouvelle revue “Destination Michettes”, tout en conservant l’Esprit Michou mais avec un certain nombre de nouveaux numéros, nouvelle bande son, nouvelles lumières… et des menus revisités.

Pour les 65 ans du Cabaret Michou, sortie du livre “La Nuit en Bleu - cabaret Michou, l’esprit d’un mythe” écrit par François Soustre et Sylvain Dufour au Cherche Midi éditeur, qui retrace l’histoire de l’institution créée par Michou et qui met en lumière les artistes transformistes, le personnel du cabaret et les ressentis du public : Environ 130 photos et plus de 50 pages d’écritures mêlant témoignages, histoire et réflexions sur le lieu et cet art singulier qu’est le transformisme selon Michou.